24 novembre 2024

Y-a-t-il une vie après la présidentielle ?

Après avoir finalisé un programme de révision de la constitution et des codes juridiques, le Programme pour une société de l’après croissance et initié une candidature présidentielle d’alerte sur la décroissance inéluctable, les théoriciens de la décroissance inéluctable et le promoteurs de la démocratie directe devrons poursuivre et développer leur action en se positionnant le plus clairement possible sur tous les grands sujets politiques de la collectivité.

Rappel préalable sur la nature du Programme pour une société de l’après croissance (PSAC):

A la différence des différents programmes de l’offre politique répertoriée, le PSAC est un programme uniquement législatif et, de ce fait, ne préjuge pas du détail des décisions opérationnelles que pourrait prendre un gouvernement nommé sur ses bases. Ainsi qu’il a déjà été suggéré, le PPAC, s’il veut participer activement à la vie politique en cours, devra élaborer un projet opérationnel exécutif, directement décliné du Programme pour une société de l’après croissance et cohérent avec les règles coercitives qu’il énonce. Pour plus de précisions sur la distinction entre pouvoir législatif et pouvoir exécutif on pourra se reporte utilement à cet article : “A propos de la confusion courante entre pouvoir législatif et pouvoir exécutif“.

Implication dans les élections nationales

Nous devons soutenir tout candidat qui acceptera d’alerter nos concitoyens sur la décroissance inéluctable de la société industrielle. Cette stratégie consiste à définir une consigne de vote claire et fondée sur une argumentation cohérente avec les bases idéologiques et programmatiques du parti.

Pour aider à cette difficile décision, il convient de rappeler que, pour un mouvement politique porteur d’un projet d’organisation sociétale révolutionnaire (l’adjectif « révolutionnaire » étant pris ici dans son acception technique, c’est à dire qui modifie en profondeur les fondements même du système en place, et non pas dans son acception émotive, c’est à dire qui doit s’imposer par la violence), la question de la participation aux élections proposées par le système en place se pose toujours de façon récurrente.

Elle se pose de façon encore plus aiguë, pour un mouvement dont le programme définit des procédures législatives et exécutives excluant, précisément, la plupart des consultations électorales actuelles.

Dès lors la question pourrait se résumer ainsi : pourquoi participer à des consultations électorales que nous réfutons en tant que procédures institutionnelles légitimes, et compte tenu du fait que notre programme définit d’autres procédures incompatibles (même à la marge) avec ces dernières?

Le paradoxe atteint son paroxysme lors de l’élection présidentielle, forme modernisée du suffrage censitaire, où un candidat portant ces idées doit solliciter, au préalable, l’accord de représentants patentés du système actuel pour faire la promotion d’un programme qui préconise rien moins que la suppression de leurs mandats. Ce paradoxe se traduit naturellement en une mission impossible pour ce candidat.

Au delà de cet écueil, que nous pourrions qualifier de technique, il existe également un obstacle de nature éthique celui-ci, car il semble bien que le simple fait d’accepter de participer à une procédure équivaut, dans la réalité, à valider cette procédure.

Afin de contourner ces deux difficultés majeures, nous avons jusqu’à présent développé un raisonnement basé sur une utilisation « saprophyte » du système, c’est à dire que nos participations aux élections sont orchestrées dans le cadre d’une communication affirmant haut et fort que ces candidatures ne visent pas à l’accession au pouvoir, mais uniquement à l’exploitation des fenêtres médiatiques ouvertes par ces moments de consultations populaires pour mieux faire connaître nos idées, dont la plus emblématique est, accessoirement, de dénoncer globalement le caractère non-viable du système actuel.

Cette posture, certes séduisante, présente néanmoins plusieurs inconvénients compte tenu de la radicalité de notre idéologie.

Le premier inconvénient, auquel nous sommes d’ailleurs confrontés concrètement aujourd’hui, est de rendre très difficile, pour ne pas dire impossible, une candidature présidentielle à cause de la procédure de validation de toute pré-candidature par des élus du système oligocratique radicalement imperméables tant au pronostic décroissant, qu’à la promotion d’une forme d’exercice du pouvoir qui les prive de leur existence politique.

Le second inconvénient, plus généralement, est d’échafauder un discours électoral non électoraliste que les citoyens appelés aux urnes ne sont pas habitués à entendre, et, moins encore à décrypter.

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