29 mars 2024

Déclin des ressources naturelles et fin d’un monde

Comme tout animal, l’homme utilise les ressources naturelles à  sa portée pour subvenir à  ses besoins vitaux, se nourrir et se protéger des agressions extérieures. Il y a environ dix mille ans, son activité de chasseur cueilleur s’est transformée en éleveur cultivateur. L’homme désormais maîtrisait une partie de la production de ressources naturelles renouvelables, ressources qu’il se contentait d’extraire auparavant. Ce fut le début de la création de richesses, ce fut aussi le début de ses ennuis, maladies, notion de propriété conflits, guerre pour s’approprier les richesses du voisin.

Du fait de sa sédentarisation, l’homme a découvert les métaux. Le premier, le cuivre, a permis de fabriquer des outils beaucoup plus performants que ceux en pierre ou en os. La production, l’exploitation des ressources naturelles furent améliorées, les quantités produites augmentaient et la démographie croissait. Par la suite, l’homme découvrit d’autres métaux et réussit à  maîtriser la réduction des oxydes de fer à  l’aide du charbon de bois. La création de richesses augmenta mais les guerres furent plus violentes et l’exploitation des forêts, ressource naturelle renouvelable, devint outrancière dans certaines régions.

Il en fut ainsi jusqu’au deuxième millénaire de notre ère, période où l’occident s’appropria de nombreuses ressources naturelles du monde entier. Ces richesses permirent le développement des connaissances et des technologies qui en découlent. Le point charnière qui marque le début de l’ère industrielle fut sans doute l’utilisation du charbon de houille à  la place du charbon de bois dans la réduction des oxydes de fer, l’anglais Darby réussit la première coulée au coke en 1709. A partir de ce moment là il fut possible de fabriquer des pièces métalliques de plus grande taille et de meilleure qualité. L’outil devint machine. Les machines permirent à  l’homme d’exploiter des ressources naturelles jusqu’alors inaccessibles, le charbon et le pétrole.

Ces ressources à  leur tour amélioraient l’accessibilité aux autres ressources naturelles, le mouvement était exponentiel. La création de richesses, extraction, exploitation, transformation, des ressources naturelles n’a depuis cette époque, cessé de croître. C’est ce qu’on appelle croissance, évolution, progrès.

Les ressources naturelles, à  part les inépuisables que sont le soleil, le vent et la gravité sont de deux sortes, les renouvelables : faune et biomasse et les finies : minerais et fossiles. La ressource naturelle aujourd’hui qui donne accès à  toutes les autres ressources, est sans conteste le pétrole. Il s’agit d’une ressource fossile en quantité limitée. La production de cette ressource suivra donc inéluctablement une courbe en cloche, une montée progressive, un palier avec un maximum puis une descente.

Cette prévision n’est pas un augure lu dans le vol des corbeaux ou le marc de café c’est une réalité physique facile à  prévoir, comme les exercices de calcul de l’école primaire. J’ai dix bonbons dans la poche, j’en mange un tous les jours. Question : que se passe-t-il après dix jours? Réponse : je n’ai plus de bonbon.

Le maximum des découvertes pétrolières fut atteint aux alentours des années soixante. Vers 1980, la production, toujours en augmentation, passa outre les découvertes, toujours en déclin. Nous sommes sans doute sur le plateau de production, le pic étant déjà  probablement derrière nous.

Rien ne remplacera le pétrole en qualité et en quantité, l’inventaire des éléments a été fait par Mendeleïev en 1869. La production de pétrole déclinante implique également le déclin de l’accessibilité à  toutes les autres ressources naturelles. La croissance ne sera plus, ce sera le retour à une vie plus simple et plus proche de la nature.

Comme personne n’a encore réussi à  démontrer une quelconque relation entre confort et joie de vivre, que nombre de populations ont payé le prix fort pour satisfaire au dieu progrès, c’est sans regret qu’il faut voir ce monde disparaître.

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