Le mode de production industriel va bientôt être confronté à une décroissance inéluctable par suite de la raréfaction prochaine et progressive des ressources naturelles finies de la planète. Afin de faire face du mieux possible il est nécessaire de mettre en place un système d’organisation sociétale radicalement nouveau respectant notamment le principe énoncé par Albert Einstein : on ne résout pas un problème avec le mode de pensée qui l’a créé. Ce nouveau système politique appelée à gérer la décroissance de la société industrielle devra donc s’éloigner radicalement du système oligocratique précisément imposé par la caste des marchands à partir du milieu du 18ème siècle afin de pouvoir développer l’économie croissanciste.
Ce nouveau système devra, de plus, posséder une caractéristique fondamentale : la résilience. Pourquoi ? Et qu’est ce que la résilience ? La résilience, selon sa définition générique, c’est la capacité d’une organisation a retrouver ses propriétés initiale après une altération.
Appliqué à l’évolution de la trajectoire économique humaine nous dirons que l’altération c’est la croissance exponentielle mais éphémère de ces toutes petites 200 dernières années et que les propriétés initiales qu’il faut retrouver ce sont les lois physiques et biologiques qui régissent les flux de matière et d’énergie.
Car en terme de résilience, l’économie capitaliste croissanciste fait un contresens majeur en la définissant comme la capacité à revenir sur la trajectoire de la croissance après avoir subi l’altération d’une récession, alors que, naturellement, la récession n’est qu’une dérivée seconde de la croissance et qu’en la circonstance il ne faut pas confondre la cause et la conséquence.
En synthèse la somme de ces considérations nous amène à formuler quatre hypothèses :
- Première hypothèse : la pratique économique basé sur la croissance depuis une très courte période de 200 ans, c’est à dire environ une seconde si la révolution néolithique a eu lieu il y a une semaine, cette pratique économique constitue une altération de la trajectoire bio économique normale de la société humaine
- Deuxième hypothèse : la décroissance industrielle rendue inéluctable par suite de la raréfaction des ressources naturelles finies constituera une étape majeure dans l’histoire bio-économique humaine et également le terreau d’une autre évolution majeure dans le domaine de son organisation sociétale
- Troisième hypothèse : le système politique oligocratique qui porte la religion croissanciste perdra l’essentiel de sa crédibilité lorsque les citoyens s’apercevront concrètement que la croissance est en réalité éphémère et sans avenir
- Quatrième hypothèse : un nouveau système politique devra être mise en place pour gérer cette décroissance, la résilience de ce système devra être fondée sur sa capacité à libérer les forces vives et à dynamiser la réactivité immédiate de chaque citoyen face aux bouleversements attendus
Le Parti pour l’après croissance (PPAC) a pris acte que la décroissance de notre système économique était inéluctable. C’est pourquoi il propose un cadre politique afin que la société puisse mettre en œuvre sa capacité de résilience dans des conditions optimales et construire son déclin en se préservant de l’effondrement. Ce cadre est exposé dans le Programme pour une société de l’après croissance impliquant un certain nombre de modifications législatives, tant au niveau des codes juridiques, qu’au niveau de la constitution elle-même. Il est fondé sur une hypothèse fondamentale et 13 principes directeurs qui constituent autant de ruptures avec le système actuel.